La Maison du peuple V2 by Guilloux Louis

La Maison du peuple V2 by Guilloux Louis

Auteur:Guilloux, Louis [Guilloux, Louis]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature Française
Éditeur: Atelier Panik éd. numérique
Publié: 2013-06-09T22:00:00+00:00


COMPAGNONS

PRÉSENTATION

Compagnons est publié en 1931. Avec La Maison du Peuple (1927) et avant Angélina (1934), ce court récit forme un triptyque largement autobiographique ou du moins très inspiré de souvenirs familiaux et familiers. C’est ce versant de son œuvre qui valut à Guilloux d’être étiqueté « écrivain populiste ». On sait qu’il refusa toujours cette étiquette, peu soucieux qu’il était d’être enrôlé sous un quelconque drapeau littéraire et par ailleurs sans affinités ni admiration débordante pour les représentants officiels du roman populiste français – exception faite d’Eugène Dabit, dont il loue Hôtel du Nord, mais précisément parce que Dabit, à ses yeux, n’y est pas tombé dans « la grossière erreur du populisme ».

Il n’est pas facile d’échapper à un premier succès. Pourtant, dès son époque « Grasset », avant son passage chez Gallimard pour Le Sang noir, Guilloux entend prouver qu’il peut écrire d’autres livres que ceux qu’on attend de lui. D’où, en 1930, l’inclassable Dossier confidentiel, dont on ne sait trop s’il relève de l’étude psycho-pathologique ou du polar métaphysique. D’où aussi Compagnons, où Guilloux tente d’échapper de l’intérieur à l’univers fictionnel du populisme auquel on voudrait le réduire.

Compagnons, en effet, se démarque subtilement de la veine « ouvrière » qu’il semble prolonger. La Maison du peuple était sobre, retenue. Ici, le récit est tout à fait nu. Plus la moindre « intrigue », pas l’ombre d’une « leçon ». L’historiette ne tient qu’à un fil : le fil d’une vie que la maladie va couper. Et le refus du pathos y est si absolu qu’il émane de cette petite tragédie sans importance une sérénité diaphane. Les larmes solitaires du maçon qui se sent partir sont des larmes d’apaisement, d’assentiment : « Il jeta un long regard sur la chambre, et soudain des lamies coulèrent de ses yeux. Ce n’était pas, comme les autres fois, des larmes de regret. Il ne pleurait pas sur lui-même et sur sa mort prochaine. C’était des larmes de bonheur. Il ne savait pas d’où elles venaient. Il les acceptait avec reconnaissance. » Et si le titre Compagnons évoque, bien sûr, les solidarités du compagnonnage qui entourent discrètement Kernevel condamné, le véritable sujet de la nouvelle, c’est l’inexorable solitude de qui s’avance vers la mort.

Sommet de l’art sobre auquel Guilloux s’est voué entre 1927 et 1934, Compagnons est aussi une gageure tenue et un pari gagné. Car derrière ce chef-d’œuvre d’humilité, il y a le plus orgueilleux des défis. Comme Camus l’a bien vu, Guilloux entend tout simplement se mesurer à Tolstoï. Et à l’un des plus purs chefs-d’œuvre du maître russe : La Mort d’Ivan Illitch (1886). Rien moins ! En ces années vingt, Guilloux a la Russie au cœur plutôt que l’URSS dans la tête. Il montrera dans Le Sang noir des jeunes gens en colère éblouis par la « grande lueur à l’Est ». Mais en 1931, la Russie le fascine sans doute moins comme patrie du socialisme que comme la terre natale d’immenses écrivains. Tolstoï donc, dont il va



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